Archives de catégorie : Manager une BU

Comment manager une équipe : 10 idées reçues à oublier d’urgence !

Une semaine dans le M’Zab.

La vallée du M’Zab : située à 600 km au sud de la ville d’Alger, au cœur du désert saharien, « le désert du désert », est classée patrimoine universel par l’Unesco depuis 1982 pour l’architecture de ses « ksour », villages fortifiés millénaires (dont Ghardaïa et Beni Isguen).

L’architecture du M”Zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales, et a constitué une source d’inspiration pour les architectes contemporains (dont Le Corbusier).

6a017c35812c82970b019aff47874a970c-800wi

J’y allais avec un groupe d’art thérapeutes emmenés et coachés par Yamina Nouri, physicienne et enseignante en physique à l’Université d’Alger à l’origine, art-thérapeute et coach parisienne aujourd’hui. C’était ma seconde incursion dans ce monde de « psy » qui a eu la gentillesse d’accepter et intégrer le « vilain petit canard » issu du monde de l’entreprise (et, qui plus, est de celui de la grande distribution).

J’en reviens, marquée par deux rencontres/leçons d’humanité, plus encore que par celle de ma propre rencontre avec « mon » masque créé de toutes pièces avec les matériaux que nous offrait le désert.

Première leçon : l’accueil prévenant de nos hôtes au gîte Tarist

6a017c35812c82970b019aff47f0bc970d-800wi

6a017c35812c82970b019aff47791e970b-800wi

6a017c35812c82970b019aff47f5b7970d-800wi

Gîte accueil

  • Une attention de tous les instants,
  • Une totale bienveillance,
  • l’acceptation sans jugement de chacun de nous, même lorsque nos coutumes d’occidentaux avaient de quoi surprendre des ibadites. Un exemple ? Nous avons, une des comparses et moi, émigré la nuit sur la coursive extérieure, lieu de passage commun, pour pouvoir, bénéficiant d’un peu de fraîcheur, dormir (la chaleur, dans les chambres, était écrasante) ; aucune remarque, aucune allusion le lendemain et nous avons pu y dormir consciencieusement chaque nuit. Et pourtant
Pour prendre la mesure de l'écart culturel : cette pancarte affichée dans une rue de ksar
Pour prendre la mesure de l’écart culturel : cette pancarte affichée dans une rue de ksar

Seconde leçon : Tinemmirine, nouveau ksar construit par et pour des gens défavorisés, des exclus

vivant jusqu’alors dans la palmeraie voisine (en berbère, Tinemmirine signifie « bénédiction »).

Ce ksar a vu le jour en 2000, grâce à Ahmed BABAAMI, architecte, initiateur de l’idée, réalisateur des plans d’architecture et de génie civil et gestionnaire du projet, du montage financier au suivi quotidien des travaux de chantier en passant par l’achat des matériaux, l’organisation et le recrutement des ouvriers ; le tout à titre bénévole avec, chemin faisant et pour la circonstance, son élection comme député (le projet, pour aboutir, nécessitant des modifications de la loi).

Cette ville nouvelle, ne reniant rien de l’héritage patrimonial des cinq anciens ksour, intègre les récents apports de l’architecture bioclimatique. Mais elle a surtout pour caractéristique d’être « construite en entraide communautaire, d’être économique et de parfaitement s’intégrer avec son environnement physique » (extrait Sciences & Technologie D ”“ n°28, décembre 2008 : la participation de la population à son habitat ”“ cas d’un nouveau ksar au M’Zab).

Trois constats :

J’en reviens aussi avec, en tÊte, trois constats dont nous serions peut-être bien avisés de nous inspirer et tirer quelques leçons :

  1. Mettre en avant le manque de moyens est confortable, mais erroné ; je le pensais, j’en suis maintenant convaincue : c’est une fausse barbe !
  2. Tout ce qui est gratuit ne vaut rien ; je l’avais appris ‘À l’école », j’en ai eu une irréfutable démonstration « dans la vraie vie ».
  3. Nos pensées créent la réalité tout autant que la réalité façonne nos pensées. L’improbable Tinemmirine a été rendue possible par la volonté d’un homme dont les attitudes et les pensées ont « attiré en permanence les gens et les expériences qui reflètent [son] état d’esprit. » (Slavica Bodganov).

1. Des moyens limités, loin d’être un obstacle insurmontable, sont un atout en ce qu’ils favorisent l’innovation.

Le m2 de surface habitable est revenu à 4.329 DA contre 13.500 à 16.000 DA/m2 pour un logement social et 18.000 à 20.000 DA/m2 pour un logement promotionnel. Et cela sans que la qualité urbanistique et architecturale en ait pâti.

La participation financière des bénéficiaires, compte-tenu de la bonne utilisation des aides publiques, a pu Être limitée à 60.000 DA (environ 550 €), mettant l’acquisition d’un logement à la portée des plus démunis.

Traçage du ksar Tinemmerine par Ahmed Babaami
Traçage du ksar Tinemmerine par Ahmed Babaami
Maisons avec petites ouvertures, (le ksar est bâti sur un terrain rocailleux en pente) et placettes intimes.
Maisons avec petites ouvertures, (le ksar est bâti sur un terrain rocailleux en pente) et placettes intimes.

2. Exit l’assistanat, place à la responsabilisation

Chaque bénéficiaire est appelé à construire sa maison au travers du système de la « touiza ».

Par le biais de l’association Touiza, le bénéficiaire ”“ à l’origine exclu et défavorisé ”“ est impliqué dans la construction et même la conception de son propre habitat. Celui-ci, conçu de manière traditionnelle, l’est sans plan type (en raison d’ailleurs de la topographie), Nous sommes aux antipodes des standards prévalant lors de la construction d’un lotissement.

Le principe est le suivant : le bénéficiaire doit travailler bénévolement 150 jours pour acquérir 150 touiza

  • Les 60 premières touiza effectuées, le bénéficiaire peut choisir un logement fini ou incomplet. Dans ce dernier cas, il pourra adapter son logement en fonction de ses besoins et de ses idées.
  • Après l’acquisition de 150 nouvelles touiza, il pourra prendre possession de son logement ;
  • Les 30 touiza restantes seront consacrées à parfaire des habitations inachevées du ksar.

6a017c35812c82970b019aff47b528970c-800wi

6a017c35812c82970b019aff48d45a970d-800wi

6a017c35812c82970b019aff479de5970b-800wi
MÊme les personnes âgées participent – par leur présence (À droite sur la photo)
La photo prise en fin de la "journée Touiza" fait office de pointage.
La photo prise en fin de la « journée Touiza » fait office de pointage.

La touiza, certes, réduit le coût de la construction, mais les bénéfices sociaux recherchés en premier lieu ne sont pas de cet ordre :

– Le bénéficiaire appelé à construire sa propre maison (en général 100 m2, dont 12 de cour intérieure), se sent responsable et acquiert, vis-À-vis de sa famille et de la collectivité, un sentiment de dignité ;

– Le processus de construction est collectif. En travaillant ensemble, les futurs habitants vont se connaître, prendre pour habitude de s’entendre, et ainsi apprendre à vivre ensemble : « une vraie grande famille va s’installer dans le nouveau ksar » pour laquelle solidarité et entraide ne seront de vains mots. (Le nombre de logements est volontairement limité -70 logements à Tinemmirine en 2008).

La ville de Beni Isguen en entier a accompagné les bénéficiaires à leurs nouvelles demeures (23.11.2000)
La ville de Beni Isguen en entier a accompagné les bénéficiaires à leurs nouvelles demeures (23.11.2000)

Nota : toutes ces photos et bien d’autres étaient disponibles sur les sites : http://www.tinemirine.net/cms/ksar-tinemirine/vues-tinemirine.html http://www.umc.edu.dz/revuest/D-N%C2%B028-PDF/textes/8-ADAD-67-76.pdf, devenus obsolètes depuis.

3. Ahmed BABAAMI : ses convictions, sa pensée ont créé la réalité.

En dépit des oppositions, des obstacles, du manque de moyens, Tinemmirine a vu le jour et l’expérience est aujourd’hui reconnue et même promue par les instances algériennes officielles (Monsieur Zouhir BALLALOU, Architecte des monuments historiques et Directeur de l’OPVM – Office de protection et de promotion de la Vallée du M”Zab – en rend compte dans le fascicule « Revitalisation Urbaine pour la sauvegarde du Patrimoine »).

Ce qui me permet de conclure de deux manières :

– sur la note d’espoir que nous devons à Edgar Morin : « L’expérience de l’histoire nous montre que l’improbable bénéfique arrive« .

– et sur cette sage pensée indienne  » : Sur la terre tout a une fonction, chaque maladie une herbe pour la guérir, chaque personne une mission« . Celle d’Ahmed Babaami est limpide.

La mienne ? La réponse, pour moi, n’est pas évidente, mais c’est certainement une « bonne question ».

La vôtre ?

Dernière remarque, et non des moindres à mes yeux.

Googlelisez Ahmed Babaami, vous le trouvez sur les listes des députés ; vous le trouvez dans un article de recherche rédigé par un chercheur et rien d’autre.

Mais il a passé 3 heures avec nous, au lieu des 2 prévues, à nous faire découvrir Tinemmirine et l’on aurait pu penser, au regard de sa disponibilité, qu’il n’avait pas d’autre péoccupation

De quoi inciter à l’humilité

Comment réussir un recrutement à tous les coups

Qui n’a pas connu de déception à la suite d’un recrutement ? Qu’il soit recruteur ou recruté ? Et même en ayant suivi scrupuleusement le « bon processus de recrutement » …

 Recruter, un vrai challenge !

recrutement

  • Qui n’a pas apporté beaucoup de soin à l’entretien de recrutement pour finalement constater qu’il y a eu erreur de casting ?
  • Qui n’a pas eu l’amertume de constater qu’un candidat de valeur s’était fait rejeter par l’équipe qu’il devait intégrer ?
  • Qui n’a pas connu la mésaventure de voir un candidat retenu et bien intégré partir de son propre chef au bout de quelques mois ?
  • Qui, face à plusieurs candidats retenus en short-list, mais aucun candidat « parfait », n’est pas resté perplexe face au choix final à faire ? ……

Et si répondre à quelques « bonnes » questions suffisait à remédier aux recrutements décevants ?

Quelques questions ? « Avant, pendant, après »

nota : pour le lecteur pressé , une fiche synthétique est proposée

AVANT DE RECRUTER,

au-delà de la définition de fonction, pour bien appréhender les besoins

Question 1 – A quoi vous attendez-vous de la part du futur collaborateur en termes de compétences, comportements, aptitudes et potentiel …

Question 2 – Comment arbitrer entre candidats  potentiellement retenus ? Quel ordre de priorités adopter entre les différents critères retenus ?

  • un métier s’apprend, à partir du moment où les bases et les aptitudes sont là (aujourd’hui plus personne n’exercera le même métier toute sa vie) : le diplôme suffit à en attester ;
  • les qualités personnelles sont stables : les compétences comportementales n’évolueront que lentement ;
  • reste à assurer l’adéquation à la culture de l’entreprise : cette culture renvoie aux valeurs et une manière d’être qui, elles, sont très ancrées  et de très longue date. Il est illusoire de vouloir les transformer (et c’est heureux !).

Conséquence: privilégiez, dans l’ordre des priorités, l’adéquation aux valeurs et à la culture de l’entreprise, puis intéressez-vous aux compétences comportementales (appelées parfois « compétences transverses ») et validez la capacité à apprendre rapidement la technicité requise pour occuper le poste à pourvoir.

[Nota: au-delà de trois années d’expérience, le facteur « expérience » n’est pas un facteur générateur d’écarts dans la réussite dans un poste selon une étude de Schmidt et Hunter].

 Question 3 – Pour Quoi le futur collaborateur peut-il compter sur vous ?
Quelles sont vos caractéristiques en tant qu’employeur ? Au regard des entreprises potentiellement concurrentes de la vôtre, en quoi vous distinguez-vous d’elles ?

LORS DE  L’ENTRETIEN DE RECRUTEMENT

Pour estimer la bonne adéquation « candidat – entreprise/job »

Une règle absolue :

écouter, écouter, écouter et encore écouter.

Six questions :

  • 4 questions pour savoir ce que le candidat devenu collaborateur attendra de l’entreprise et de sa vie professionnelle

Question 1 – À votre avis, qu’est-ce-que votre employeur doit faire pour vous ?
(Pour approcher les attentes du candidat à l’égard de l’entreprise qui l’emploiera)

Question 2 – Que vous attendez-vous à trouver dans une organisation comme la nôtre ?
(Pour connaître ce qui attire le candidat dans votre société)

Question 3 – Qu’attendez-vous de votre travail ? (Pour connaître les facteurs de motivation du candidat)

Question 4 – Avez-vous déjà réalisé des actions comparables à celles qui participent à la mission pour laquelle vous postulez ?
Si oui, donnez 2 ou 3 exemples précis de réalisations. correspondant à ce que vous pourriez avoir à mener à bien dans le job pour lequel vous postulez.

  • 2 questions pour identifier les talents détenus par le candidat

et par voie de conséquence savoir si le candidat s’épanouira dans le job proposé et ce qu’il pourra apporter à l’équipe en place.

Question 1 – Parlez- moi de 2 ou 3 de vos réalisations professionnelles de ces trois dernières années qui vous ont procuré beaucoup de plaisir.

Question 2 – Donnez- moi 2 ou 3 exemples de tâches que vous n’aimez pas particulièrement accomplir, de responsabilités que vous préférez éviter de prendre ?

 

LORS DE  L’INTEGRATION dans l’entreprise

Pour ne pas décevoir et garder intacte la motivation du candidat

Question 1 – L’arrivée et l’accueil du nouveau recruté est-elle organisée : équipe d’accueil informée de sa venue et de sa mission, logistique assurée (locaux, matériel, fournitures, agenda des premiers jours…) ?

Question 2 – Le nouvel arrivant sera-t-il bien accueilli par son responsable hiérarchique, présenté aux équipes, informé de ses place, rôle et mission au sein de l’équipe qui l’accueille ?

Question 3 – Le nouvel arrivant sera-t-il pris en charge nommément par un tuteur tout au long de la phase d’intégration en période d’essai ?

Question 4 – Des points d’étape sont-ils prévus au cours de la période d’essai ? Un entretien d’évaluation est-il programmé peu avant la fin de la période d’essai ?

« JOKER »

Et si recruter à l’extérieur n’était pas la solution optimale ?

Question 1 – N’y a-t-il pas des collaborateurs pour lesquels le poste à pourvoir constituerait une opportunité ?

Question 2 – Opérer une répartition différente des tâches (voire en remettre en cause certaines)  ne rendrait-il pas plus réactive ou plus efficace la chaîne des traitements ?

Question 3 – La fonction à tenir contribue-t-elle  à une finalité, source de réelle valeur ajoutée (la définir) ?

Réussir son recrutement

Vous souhaitez réussir vos recrutements à tous les coups ?

J‘ai mis en place une nouvelle méthode, un concept inédit de formation-mentoring : vous suivez le cheminement d’un manager confronté comme vous à la difficulté d’un recrutement. Au travers d’un jeu de questions/réponses vous découvrez, chemin faisant et en toute autonomie, les clés incontournables de la réussite.

Pas à pas, vous les reprenez à votre compte et le recrutement réussi n’aura plus de secret pour vous..