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2014 « Ma » semaine à vélo, à la rencontre de moi-même

Chaque année, depuis plus de 20 ans, je m’offre une semaine de vacances en solitaire et à vélo. Contre vents et marées, jamais je n’ai dérogé ; non par principe – les miens sont suffisamment solides pour que je puisse m’asseoir dessus lorsqu’ils me semblent inadaptés à la situation ”“ mais, très égoïstement ”“ j’assume – pour le plein d’énergie qu’il m’assure et le bien-être total qu’il me procureaprès coup.

Pourquoi une semaine à vélo en solitaire ?

Je ne fais jamais que m’appliquer un des principes que je prône : cela peut m’arriver, parfois !

En effet, les liens de causes à effets me font dire que de l’équilibre familial dépend l’équilibre personnel (et non l’inverse), tout comme l’équilibre professionnel dépend l’équilibre familial. A défaut d’équilibre familial, il se peut que la vie professionnelle remplisse une fonction palliative et masque le vide de sa vie affective, mais on ne peut alors parler, me semble-t-il, d’équilibre professionnel.

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Cet enchaînement amène à revisiter nos priorités et mettre en premier lieu notre équilibre personnel : comment vivre en harmonie avec autrui et notre environnement si nous sommes en guerre permanente avec nous-même ?

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C”est un thème que j’ai eu plaisir à développer dans l’ouvrage « Et si on décidait d’être heureux, même au travail ? » en lui consacrant tout un chapitre, sous le titre  » Veiller à son équilibre de vie »:

Veiller à son équilibre de vie

  1. Pour le rééquilibrage « corps/esprit » qui s’en suit : pendant tout ce temps, c’est le corps qui est aux commandes ; même si le mental peut influencer, c’est bien le corps qui a le dernier mot. Lui redonner la place qui lui revient, le faire participer à ma vie comme il est en droit de s’y attendre, permet de le redécouvrir ”“ et lui savoir gré de tous les services qu’il accepte de me rendre.
  2. Pour le dialogue intérieur qui s’instaure à mon insu et, probablement parce que rien d’extérieur n’interfère, rend les choses plus limpides et en fait apparaitre le sens. Un peu comme lorsque l’on laisse une eau trouble se reposer, elle devient claire. Et, du même coup, le fond, invisible tant que l’eau était trouble, devient perceptible.
  3. Pour le repos de l’esprit : c’est une période où je parviens – parfois ! – à faire taire le mental pour rester dans le moment présent et apprécier ce qui se présente.

Ce qui se présente ?

L’harmonie avec la nature :

Imaginez cette piste cyclable dans la forÊt domaniale du Porge, Personne, si ce ne sont quelques rares cyclistes, Et vous sur le vélo, à votre rythme,

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Ajoutez Glenn Gould jouant une Gigue de Bach, en adoptant – si possible ! – votre rythme d’avancée à celui de la musique ……. Vous Êtes dans un autre monde.

L’art où on ne l’attendait pas obligatoirement :

sur les bords du canal de la Garonne ! à hauteur de la commune de Raynes, près du pont de Montpouillon.

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L’ingéniosité technique :

Cette machine qui enchaîne arrachage et découpe des pins ! MÊme si je n’y entends rien, je reste ébahie devant tant de savoir-faire, qu’il s’agisse de la machine ou de son conducteur.

Ou encore,

sur les bords de Loire, à Saint Maur, juste en amont de Gennes, cet embellissement du devant de maison, offert au passant, plein de délicatesse et donnant à l’humain toute sa place. Merci aux auteurs de cette heureuse initiative.

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VoilÀ pourquoi, sauf cas de force majeure, 2015 sera encore une année avec « ma » semaine de vélo et son millier de kilomètres, à la rencontre de moi-même.

Et vous ?

Vous vous aménagez aussi un « temps de respiration, rien que pour vous » de temps à autre ? Quelle forme prend-il ?

Et si ce n’est pas le cas, vous ai-je donné envie d’en mijoter un à votre main ?

Illusions perceptives

Pourquoi répond-on aux questions comme si elles allaient de soi ?

Pourquoi cette manie de croire qu’une question mérite réponse, sans s’interroger sur la pertinence de la question ? Un « reste » de notre éducation scolaire ? Un conditionnement tenace ?

De l’intérêt des questions :

Ne dit-on pas qu’un problème bien posé est déjà à moitié résolu ? Ce qui laisse à penser que la formulation de la question importe au moins autant, si ce n’est plus, que la réponse.

N’évalue-t-on pas la compétence d’une personne à la qualité de ses questions beaucoup plus qu’au savoir dont elle pourra faire état ?

Quelques exemples de mauvaises questions très répandues ?

6a017c35812c82970b01b8d05d2572970c-800wiQuelles sont les caractéristiques des entreprises performantes ?

Ce ne sont pas les caractéristiques qui les distinguent des entreprises sous-performantes qui importent ! Ce sont les caractéristiques qui permettent d’accroître la performance.

Comment gérer son temps pour ne pas Être débordé ?

Dgestion du tempsans ce cas, la matrice d’Eisenhower répond même à la question : il suffirait de distinguer entre l’urgent et/ou important. Si cela suffisait, je pense que depuis le temps que cette matrice est enseignée, plus personne ne serait débordé

En réalité la question n’est pas lÀ. Il s’agit de répondre à la question : à quoi dois-je renoncer ? Et de renoncer effectivement.

Quelles sont les caractéristiques du leader idéal ?
le leader idéal
Photo « Figure de Roche » prise par Audrey Erpelding (revue de juin 14 du MAT – Mouvement des Art-Thérapeutes)

Comme si le « manager idéal » était une entité bien spécifique, distinguable entre toutes ! Indépendamment d’ailleurs de l’environnement dans lequel il œuvre et de la situation qu’il a à manager. A titre d’exemple, l’on n’attend pas d’un leader les mêmes comportements selon qu’il a à faire face à une situation de crise ou à une situation « au long cours ».

Il importe beaucoup plus de savoir quels comportements et quelles postures permettent d’assurer un leadership dans telle ou telle situation, face à telles ou telles personnalités.

Et dans le domaine de la vie courante, s’adressant à un enfant : Que veux-tu faire plus tard ?

Comme si un enfant pouvait répondre à cette question dès lors que ses passions ne coïncident pas parfaitement avec l’exercice d’un métier particulier. Sans compter qu’y répondre supposerait d’avoir une vision claire des métiers Et ne parlons pas de celui qui vous répond qu’il veut Être fonctionnaire ”“ autrement dit: que c’est avant tout à la sécurité de son emploi qu’il attache de l’importance, bien avant de s’inquiéter du contenu même de l’emploi.

En revanche, un enfant sait très bien ce qu’il fait avec plaisir et ce qu’il rechigne à faire. Aime-t-il écrire des poèmes, faire du calcul mental, mettre les mains dans un moteur, bricoler,  jouer d’un instrument de musique, peindre, etc et à vous de le guider en lui faisant découvrir les métiers pour lesquels il pourra avoir de l’appétence car ils lui demanderont  de réaliser des activités qui l’enchantent.

L’ultime réponse :

Garder en tÊte en toile de fond la méthode du « pourquoi récursif ». Les réponses aux premiers pourquoi font ressortir les arguments les plus attendus. On estime qu’il faut poser la question du « Pourquoi » au moins trois fois de suite pour obtenir une réponse digne d’intérêt, c’est à dire arriver à une question qui a du sens !

Et si l’on pousse à sa limite la méthode, on finit toujours par obtenir la réponse ultime : « pour Être heureux » !

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De quoi relativiser toutes les questions « courantes »

et leurs réponses !

Être heureux au travail ? Je rêve ! – (idée reçue n°5)

Précisons tout d’abord ce que j’entends par « Être heureux »

Je ne parle pas ici du « plaisir », souvent intense, mais fugitif : celui qui, dès que les stimuli qui le procurent cessent, disparait.

Plaisir de posséder
Ou de celui qui nous vient du plaisir de posséder : le dernier iPhone, une belle voiture, voire même une belle femme. Nous en rÊvons et une fois que nous l’avons, le plaisir disparait.

Eprouver du plaisir ou Être heureux ?

Je parle de celui qui vous vient « de l’intérieur », celui qui ne peut ni s’acheter ni se vendre. Celui auquel on aspire Celui qui se cache en nous et se cultive ”“ c’est du boulot ! ”“ et apparait quand on éprouve le sentiment de se réaliser soi-même dans l’action, de donner le meilleur de soi.

Ne pas confondre « AVOIR du plaisir » et « ÊTRE heureux ».

Le travail peut-il contribuer au sentiment de bien-être ?

Quelques constats :

Un travail ou un loisir ?

  1. Une même activité sera vécue comme un travail pour les uns et un loisir pour les autres.
  2. Certains développent une addiction au travail !
  3. Face à certaines épreuves de la vie, le travail peut se révéler une activité libératrice.
  4. Chez les chômeurs, la fréquence des suicides est plus élevée que chez l’ensemble des Français et les études indiquent que le chômage en est la raison.

En d’autres termes, le travail n’est pas une activité neutre et exercé dans des conditions « normales » :

  • Il est un facteur de construction de son identité sociale ; vous occupez une fonction reconnue et « cadastrée ». Essayez de vous présenter en ne donnant ni votre profession, ni votre fonction, ni votre secteur d’activité.
  • Il est le fondement du lien social et apporte de la reconnaissance sociale ; il se tisse des liens entre salariés.
  • Il permet de se révéler à soi-même et de se réaliser dès lors qu’il s’accompagne d’autonomie et a du sens aux yeux de celui qui l’exerce.Il peut même amener à connaître un état que  Mihaly Csikszentmihalyi appelle le « flow », ce « sentiment que l’on ressent lorsqu’on réalise quelque chose qui est parfaitement en harmonie avec nous-même ».

Être heureux au travail !

Ce n’est pas le fait de travailler qu’il faut incriminer ; c’est le travail qu’il faut soigner !

Toutes les enquêtes le disent : la qualité de vie au travail repose sur trois piliers :

  • Un travail qui a du sens (se sentir utile, participer à une œuvre collective) et que l’on aime ;
  • Des  conditions de travail satisfaisantes (avoir les moyens et le temps de bien faire son travail  ”“  une vie professionnelle compatible avec sa vie personnelle) ;
  • Une ambiance positive (reconnaissance et bienveillance en sont les piliers) ;
  • Et, pour certains, la possibilité de développer de nouvelles compétences. Dans ce domaine les entreprises ne sont pas toujours en bonne santé et certaines le sont de moins en moins.

Il est toutefois possible d’espérer en une nouvelle génération d’entreprises dont Frédéric LALOUX rend compte dans son ouvrage «  Reinventing Organizations .

En attendant, notre pire ennemi est au-dedans

En attendant cette ère nouvelle, chacun peut exercer sa part de responsabilité, ne pas attendre pour commencer une deuxième vie, « le jour où il réalise qu’il en a juste une », et décider de prendre en mains sa vie.

6a017c35812c82970b01a3fd248fbc970b-800wiSur le comment ?

Aller faire un tour sur votre météo professionnelle :

Parce qu’elle est bien payée, une personne sera plus motivée. (idée reçue n°4)

Il est souvent admis que la motivation d’un salarié est fonction de son niveau de rémunération. Le lien est-il aussi direct ? Les choses ne sont-elles pas plus subtiles ?

Et si l’on se fiait à notre sens de l’observation ?

Pour ma part, que ce soit dans ma vie de manager et dans celle de consultante en management, je n’ai pas observé de corrélation entre niveau de rémunération et motivation :

– J’ai observé que la motivation des personnes n’était pas liée à leur niveau de responsabilité : quel que soit le niveau de responsabilité, on trouve des personnes motivées et d’autres qui ne le sont pas ;

– J’ai observé qu’À fonction équivalente et rémunération différente, ce n’était pas obligatoirement les personnes les mieux payées qui étaient les plus motivées ;

– J’ai observé qu’À fonction et rémunération équivalentes, certaines personnes étaient motivées et d’autres ne l’étaient pas.

Quel lien entre rémunération et motivation ? Quel lien entre rémunération et motivation ?

Tout se passe comme si motivation et rémunération étaient indépendantes l’une de l’autre.

«Il faut tout voir ! »

Deux témoignages, recueillis à l’occasion de missions éclairent le phénomène.

– Celui d’Aurélie, en charge de la propreté d’un centre de remise en forme, repris dans mon ouvrage « Et si on décidait d’être heureux, même au travail ? » : « J’ai besoin de mon salaire, mais 100 € en plus et derrière je trime ? Il faut tout voir. Non. Ici, je suis bien. »

– Celui de Thomas, un informaticien, en charge du développement au sein d’un éditeur de logiciels de documentation, au plus fort de la guerre des talents informatiques : « Je sais, je pourrai gagner 30% de plus ailleurs, mais ici je peux Être heureux durablement : j’ai un job qui me plaît, avec des enjeux significatifs, qui me permet de côtoyer des gens présentant de l’intérêt ; je peux avoir une vie familiale car, même s’il faut travailler beaucoup dans la semaine, j’ai des jours de RTT à lui consacrer. »

Autrement dit, la motivation trouve sa source dans de multiples facteurs.

Il est même probable que la rémunération joue plus comme un facteur de démotivation (si elle est nettement inférieure à celle du marché ou si elle est injuste, peu équitable) que comme un facteur de motivation.

La rémunération est une condition nécessaire (qu’elle soit dans le marché et équitable), mais non suffisante.

« On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif »

la rémunération est une condition nécessaire, non suffisante

On ne motive pas durablement quelqu’˜un à l’aide d’une augmentation ; ou alors il faut Être prÊt à renouveler très régulièrement l’augmentation. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une motivation « extrinsèque », qui provient de l’environnement : un bâton ou une carotte

Que la sanction ou la récompense viennent à manquer et la motivation chute aussitôt.

La « vraie » motivation vient de l’intérieur,


La "vraie" motivation vient de l'intérieur

de ce dont la personne a naturellement « envie » :

sa passion, ce qui lui procure de la satisfaction ou du plaisir

Alors ?

Une rémunération a minima dans le marché et, dans l’entreprise, équitable

et « cap toute » sur les facteurs de motivation intrinsèques

par voie de conséquence sur…. la qualité du management.

On travaille juste parce qu’il faut bien gagner sa vie. (idée reçue n°3)

Travailler pour vivre ? Travailler plus pour gagner plus, voire … moins ? Perdre sa vie à la gagner ? Le travail n’a pas obligatoirement bonne presse.

Et pourtant !

Tout le monde s’accorde pour considérer, à titre personnel, le chômage comme une épreuve et au niveau de la société l’objectif de baisse du taux de chômage fait consensus.

Les études ont d’ailleurs montré que le risque de suicide est multiplié par 2 à 3 chez les hommes chômeurs en comparaison à des non chômeurs.[1]

Théodore Zeldin[2], qualifie notre système « d’étrangeté hexagonale ! Et d’abord vos 35 heures, qui marquent la fin du XIXème  siècle. En ce temps-lÀ, les ouvriers contraints à un travail pénible, sale et éreintant, cherchaient à réduire autant que possible le nombre d’heures passées à l’atelier ou en usine. Or les conditions ont changé l’Être humain veut désormais se réaliser dans son métier. »

On travaille juste pour gagner sa vie ?

Le travail «en santé » est bien plus qu’un gagne-pain

  • Certes, il donne les moyens, au travers du revenu qu’il procure, de pourvoir à ses besoins matériels,

Mais il a bien d’autres « fonctions » :

  • C”est un pivot autour duquel se construit notre identité.

Pour s’en convaincre, un mini-test : essayez de vous présenter en ne faisant état ni de votre métier, ni de votre fonction, ni de l’entreprise dans laquelle vous travaillez

  • Il est un moyen d’acquérir sa dignité, celle de se savoir un vrai professionnel et de se voir reconnu socialement ;
  • Il est un vecteur d’intégration sociale, au-delÀ même de la structuration du temps qu’il induit ; GALLUP a identifié que le fait de compter des amis dans son entreprise est un des 12 facteurs clés du bien vivre son travail .

Seulement le système rend le travail malade

Les illustrations qui suivent sont de Gregory MARIA, tirées du Manifeste  » De quels leaders avons-nous besoin ? »

arrêtez de traquer les erreurs

Le malaise actuel nous vient plutôt de ce que l’homme au travail n’est plus considéré comme un sujet, mais comme un objet  au même titre que l’outil de travail.

arrêter de prescrire le "comment" sans expliquer le "pourquoi?"

L’homme est réduit à une machine, censée effectuer le travail prescrit, souvent contraint.

Alors que  l’homme ne se réalise que dans le travail autonome.

arrêtez de nous parler uniquement du court terme

L’homme est devenu une  « ressource »  (dont on a d’ailleurs confié la gestion à une  « Direction des Ressources Humaines » !), une variable d’ajustement dans le pire des cas, un investissement dans le meilleur.

Résultat :

L’entreprise n’est plus une communauté ; elle n’est plus qu’une « boîte », une structure juridique, un lieu où contractent des acteurs sociaux, une « machine à cashflow ».

Quand sa raison d’être « humaine » est de réunir des personnes pour créer un produit/un service qu’ils ne pourraient réaliser seuls : « Permettre à des gens ordinaires de réaliser des choses extraordinaires ».

Et les salariés en sont réduits à « aller au travail les pieds par en dedans », comme le disent nos amis canadiens

C’est bien le système qu’il faut soigner, pas le travail !


[1] Impact of 2008 global economic crisis on suicide: time trend study in 54 countries Shu-Sen Chang, David Stuckler, Paul Yip, David Gunnell BMJ 2013;347:f5239

[2] Britannique, Historien, professeur de littérature française à Oxford,

Entre évolution professionnelle et vie personnelle, il faut choisir. (idée reçue n°2)

Un consensus semble s’établir autour d’une séparation, de mon point de vue artificielle, entre vie au travail et vie « ailleurs qu’au travail » (vie personnelle, vie familiale, vie sociale) ; comme si l’on pouvait traiter de l’une en faisant abstraction des autres.

Mais :

Vie personnelle et vie professionnelle interfèrent en permanence

Parce que l’on passe une bonne partie de sa vie au travail, parce que la « cloison » entre vie professionnelle et vie privée n’est pas étanche, et l’est de moins en moins, le travail impacte fortement la qualité de vie de tout un chacun.

Tout comme, d’ailleurs, la qualité de vie personnelle retentira sur le comportement au travail.

Pilote de notre vie, nous sommes comme un marin à bord de son radeau

Pour reprendre l’image donnée par Jean-Paul Pianta, chiropracteur[1], nous sommes comme un marin sur un radeau, flottant grâce à quatre grosses bouées rondes maintenues par des barres d’aluminium.

 Equilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

Chaque bouée correspond à un des pôles de notre vie. Le radeau forme un tout. Il a besoin d’un marin qui :

–   le « sent bien », devine avant qu’elle ne se produise par où l’avarie peut arriver et agit de manière préventive, à temps pour éviter cette avarie ou en limiter la portée ;

–   sait où il veut aller de sorte que le voyage prenne sens ;

–   veille à l’harmonie du travail de ses quatre bouées pour assurer l’équilibre du radeau ;

–   sait tirer parti des éléments et, loin de lutter contre eux, oubliant la ligne droite, choisit la route qui sera servie par les vents.

Il en va de même de notre équilibre de vie et du bien-être qui l’accompagne.

C”est, me semble-t-il, une profonde erreur que de vouloir opposer l’une et l’autre. C”est la même personne, avec ses joies, ses peurs, ses tristesses et ses colères qui vogue de vie personnelle en vie professionnelle et réciproquement.

Le bien-être repose sur la qualité des temps de vie

La question de l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle ne se pose pas en termes quantitatifs [idée reçue ]. Comme en matière d’éducation des enfants, ce qui compte n’est pas tant la quantité d’heures passées avec eux, que la qualité des moments qui leur sont consacrés.

La seule question qui vaille d’être posée n’est pas  « est-ce que je peux concilier vie professionnelle et personnelle » à partir d’une comptabilité des temps consacrés à chacune de ces vie, mais « est-ce que l’une de mes vies impacte négativement l’autre ? ». Et si, et seulement si, la réponse est oui, quels aménagements de l’une et de l’autre y remédieraient ?

En ce sens, la qualité de vie au travail est cruciale, mais ni plus ni moins que celle de « nos autres vies ».


[1] Jean-Paul PIANTA ”“ La révolution du mieux-être, éd. Ramsay 1998