Salon du management

Un Salon du Management, j’en rêvais, ils l’ont fait !

Le Management des Ressources Humaines avait bien chaque année son salon, mais management des ressources humaines et management d’une équipe au quotidien sont deux choses différentes. Côté  management opérationnel, jusqu’à l’année dernière, je restais sur ma faim. En 2017, Philippe DETRIE remédiait à cette carence. Succès au rendez-vous, et, cette année 2018, le Salon du Management s’installe comme le rendez-vous annuel du management.

A mon programme de novembre dernier donc,

une visite au Salon du management.

L’objet du salon :

  • l’état de l’art du management : de quoi piquer la curiosité de qui a publié en 2014 « L’art du management. En finir avec les idées reçues ! » ;
  • et l’innovation managériale : suspens pour moi car « Manager, faites de votre équipe une dream team » sorti en octobre dernier, interroge et souvent déconstruit les habitudes et modes managériales, pour mieux les reconstruire en faisant appel à l’intelligence collective des acteurs de terrain et repousser les limites. Ce salon me réserve-t-il des surprises ?

Où ?

A la cité de la Mode et du Design.

Un lieu tout désigné, mais que retenir ?

  • la Mode et la déception est assurée
  • ou le Design autorisant tous les espoirs

Ma participation au premier salon du management en 2017, le programme de ce nouveau salon me font opter pour la version « Design » et me voilà en route, de ma banlieue tourangelle, pour deux journées parisiennes.

Dans ma besace, au retour ?

Bien sûr, parmi 80 conférences et ateliers, j’ai fait des choix et, de ce fait, ma perception est donc tout à la fois tronquée et subjective. Je l’assume et m’autorise malgré cela à la partager.

En toute modestie, je n’y ai pas glané de quoi remettre en cause mes convictions managériales, même si elles ne sont pas souvent orthodoxes. Le bon sens (que je partage) en sort vainqueur. Et les pratiques å promouvoir, pour être innovantes au regard des pratiques actuelles, tombent aussi sous le sens.

Ce que je retiens est ailleurs, dans la conception et la réalisation du salon lui-même qui donnent à voir ce que pourrait être un lieu de travail bienfaisant. Cela valait bien le détour.

Leçon n°1 : de vraies pratiques innovantes

  • Une « cluédie » musicale. Tapez « Cluedie » sur Google, même lui ne connait pas ! La cluédie tient du jeu de société Cluedo et de la comédie. Elle était tirée du roman de Philippe Détrie « Le Codir m’a tuer », mis en musique par Hervé Sérieyx. Et les participants à cette plénière ont eu le plaisir de jouer les Sherlock Holmes à trois reprises.
salon du management : cluédie musicale, une première.
  •  Une plénière inversée et participative dont ont émergé des idées pour le management de demain, hiérarchisées ensuite à partir de votes de l’ensemble des participants.

On se prend à imaginer :

  • Une action formation collective basée sur une « cluédie ». Ce pourrait être cette cluédie avec pour fil directeur « le Codir m’a tuer » pour illustrer et faire prendre conscience de l’impact des comportements de chacun sur autrui, inciter à s’interroger sur le sens de l’aventure collective qui sous-tend l’entreprise ou amorcer la constitution d’une équipe digne de ce nom.
  • une grand’messe d’entreprise inversée, une conduite du changement inversée (j’ai vécu en tant que manager !), un management d’équipe inversé, … un entretien d’évaluation inversé peut-être ?

Leçon n°2 :  Une organisation réellement apprenante donnée à voir

Chacun de nous a pu, à de multiples reprises, constater et même participer à l’élaboration de plans d’actions très pertinents mais restés lettre morte. (à supposer encore que le temps  et l’humilité nécessaires à un retour d’expérience circonstancié aient bien été au rendez-vous).

Ici, l’on n’a pas parlé d’entreprise apprenante, mais on a fait vivre  le concept ! Entre la version 1 et la version 2 du salon, les leçons de l’expérience ont non seulement été tirées (l’humilité était au rendez-vous), mais  les corrections ont été apportées.

  • Un espace restauration qui avait manqué en 2017 a été créé ; confié au chantier Relais Restauration, il est une traduction dans les faits d’un engagement plus parlant que tous les discours sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (qui, d’ailleurs, nous ont été épargnés) ;
  • Un rééquilibrage des espaces dédiés aux différentes activités, probablement fruit des leçons de l’expérience de l’année passée ;
  • La création d’espaces « well working » pour faire une pause, échanger, se retrouver ou travailler ,;
  • Un contrôle accru du respect des timing au moyen d’annonces micro rappelant les activités à venir cinq minutes avant l’heure dite (déplaisant pour l’animateur et les participants de l’activité devant prendre fin, mais efficace) ;
  •  Et le diable étant dans les détails, certainement beaucoup d’autres améliorations qui m’ont échappé.

Apprendre de l’expérience est une idée vieille comme le monde. Sa pratique trône bien souvent au rayon des bonnes intentions restées lettre morte. Ne pas l’y remiser n’est pas une fatalité : preuve par l’exemple.

Leçon n°3 : Le parti pris du vécu plus que des discours convenus

Beaucoup de conférences, de formations en salle, font la part belle aux idées, préconisations, réflexions au demeurant fort riches. Nous aimons particulièrement, nous Français, théoriser, conceptualiser, argumenter. Ensuite, le chemin des idées à l’action se révèle quelque peu chaotique ; la mise en œuvre est le parent pauvre. Ce qui n’a rien d’anormal car entre idée et pratique, il y a comme un gouffre : les chausse-trappes ne manquent pas.

Ce salon a fait le choix du chemin inverse :

  • Les conférences, elles, font la part belle aux témoignages partagés par ceux-là même qui ont expérimenté, « les pieds dans la boue ». Pas de vœux pieux, de discours convenus, mais des récits de vécus qui donnent envie » de s’y risquer. La plénière consacrée à « l’émotion, passager clandestin de nos décisions » à laquelle j’ai assisté en atteste déjà grandement. Que l’un des intervenants ne soit autre qu’Atanase Périfan, ni manager ni consultant en management, mais créateur de la fête des voisins, donnait aussi le ton : au menu, avant tout, convictions, savoir-être, et benchmarking (ce qui n’exclut pas la compétence !). Et à l’arrivée, salle comble du début à la fin de la plénière.
salon du management 2018 - une plénière
  • Les ateliers aussi enrichissants qu’insolites confirmaient : vous êtes sollicités, participez, expérimentez. Résultat : l’envie pointe le nez et le passage à l’action, même timide, a des chances de se frayer un chemin. Les trois ateliers auxquels j’ai participé ont tenu ces promesses :
  • « Les 9 principes de management inspirés de la société des indiens Kogis » était animé par Eric Julien. Il a découvert leurs pratiques alors que, en 1986, à 4.500m d’altitude au nord de la Colombie, souffrant d’un œdème pulmonaire qui le condamnait, il avait été recueilli et soigné par ce peuple colombien. En 1995 il retournera en Colombie pour retrouver ceux qui l’ont sauvé et depuis œuvre pour les aider à récupérer leurs terres. Autant dire qu’il a vécu « de l’intérieur » leur manière de vivre au service de l’harmonie au sein de leur communauté et avec la nature.
  • L’atelier « Enchantons-nous » a été l’occasion d’expérimenter « en vraie grandeur » l’impact de la pratique collective du chant. L’on y découvre aussi le plaisir de chanter à l’unisson (à 2 ou 3 voix, même !) dont on « sent » bien le pouvoir de faire naître une cohésion d’équipe.
  • Avec l’atelier « Oser mettre sa vulnérabilité au service de sa puissance de manager » Nathalie Colin et Marylyne Declercq nous ont, sans même un échauffement, fait sortir de notre zone de confort pour plonger dans le grand bain de la vulnérabilité. Nous en sommes ressorties, ma complice et moi, revigorées et même mises en joie !

Au final : Un salon où il fait bon vivre !

Une démonstration « in vivo » de ce qui autorise une vraie Qualité de Vie au travail :
  • Convivialité, ambiance chaleureuse, atmosphère positive : de quoi puiser une énergie positive ;
  • Côté intervenants : professionnalisme incontestable, mais pas de syndrome de supériorité, juste le plaisir de partager !
  • Des sourires à tous les coins de stand : ils avaient tous l’air d’aimer leur job, d’avoir plaisir à être là ;
  • Une multitude d’activités de diverses natures (animations, labs, plénières, tables rondes, ateliers, prix, …) laissant à chacun la possibilité de faire son marché, en fonction de ses propres préférences.
Et la démonstration que l’on peut être sérieux sans se prendre au sérieux
et que l’humour est un puissant adjuvant de la bonne humeur.
  • PlayItAgain l’a prouvé en confiant à Henri le soin de cirer les pompes des visiteurs, et à Francis celui de confesser leurs « pêchés managériaux »
  • Le spitch « moi PDG » de Juliana Dethune, axé sur le sens au travail, ne manquait pas non plus d’humour comme en témoigne Eric Grelet qui croquait en live les déclarations des 5 nominés du pitch « moi PDG » (sur le thème imposé « Que feriez-vous en matière de management si vous étiez PDG ?).

Au fond, c’est simple !

Plus besoin de lire tous ces ouvrages sur le management (sauf les miens, bien sûr !)

« Il n’y a plus qu’à », en entreprise, benchmarker et copier le Salon du Management et la Qualité de Vie au Travail sera pour demain !

En tous cas, ce qui est certain, c'est que

" L’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul."  (Gandhi)     

                       Je reviens du Salon convaincue.

8 réflexions sur « Un Salon du Management, j’en rêvais, ils l’ont fait ! »

  1. Chère Monique,quelle jeunesse et quelle énergie de joie dans ce commentaire. Du coup on regrette de ne pas y être allé. Tout n’est pas catastrophe dans ce mois de décembre. Des lumières de partage circulent. merci et bravo. Bien amicalement.

  2. Merci Monique pour toute cette fraîcheur et enthousiasme dans ton récit. Ça donne envie d’y aller la prochaine fois . En tout cas cela montre que tout avance et que les consciences et les relations s’embellissent ! Vive le monde nouveau où travail rimera bientôt avec bonheur! super il était temps!

  3. Chère Monique, comme toujours, je retrouve ici certaines des choses qui vous caractérisent, à mes yeux du moins(;-) : sagacité, humour, générosité de vos partages …
    cela me donne surtout .. l’envie d’y aller l’an prochain ! Et celle de vous revoir bientôt !
    Bien amicalement à vous,
    Véronique

    1. Merci Véronique d’avoir pris le temps de ce commentaire qui me touche. Et si, vous ayant donné envie de vous y rendre, il permet à nos agendas de se montrer plus coopératifs que ces derniers temps, ce post aura été doublement utile – ce dont je me réjouirai aussi.
      Cordiales amitiés,
      Monique

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